Site officiel de la ville de Bois d'Arcy

Alexandre Turpault

Alexandre Turpault : ancien Maire et figure de la Seconde guerre mondiale

Alexandre Turpault est né en 1889 à Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire). Cheminot et militant communiste, il devint conseiller municipal à Bois d’Arcy en 1929 avant d’être élu Maire en 1935 à l’âge de 46 ans. 


Deux jours après son élection, la nouvelle municipalité mit en place neuf commissions, pour une population de 1132 habitants ! Un mois plus tard, le conseil municipal décida de créer la première garderie d’enfants de la Ville. Elle ne vit le jour que l’année suivante, pour des raisons financières.


La personnalité et l’engagement d’Alexandre Turpault marquèrent profondément la vie du village. Il réclama le téléphone à la mairie pour 1936 ; une machine à écrire fut achetée pour 1000 francs, ainsi qu’un duplicateur ; une horloge électrique fut installée sur le clocher de l’église.

D’autres mesures importantes furent prises comme l’organisation d’un service d’ordures ménagères hebdomadaire et la création du corps des Sapeurs-Pompiers. Le groupe scolaire fut édifié et le Lotissement rattaché à la commune. De nombreuses subventions furent votées, principalement à destination des enfants. Ainsi des jeux furent achetés pour le patronage laïc, des jouets distribués à Noël et une fête organisée par les Jardins Ouvriers de France. Les « enfants d’ouvriers poursuivant leurs études dans des écoles supérieures ou professionnelles » bénéficièrent d’une somme globale de 1500 francs. En 1937, la première colonie de vacances fut organisée et une vingtaine d’enfants purent partir à la mer. 


À l’époque, les rues de Bois d’Arcy n’ont pas encore de nom. Le 2 août 1936, elles reçurent les noms de personnalités célèbres, qu’elles portent encore aujourd’hui comme l’avenue Jean Jaurès, les rues Hoche, Robespierre, Louise Michel, Danton ou Camille Desmoulins. La place Lénine en revanche a disparu. Elle semblait un peu provocatrice puisqu’il s’agissait de la place où se situe l’église, aujourd’hui simplement baptisée Place de l’Église. En 1938, quelques mois après le décès du directeur de L’Humanité, une partie de l’avenue Jean Jaurès devint Paul-Vaillant-Couturier. 


L’originalité de M. Turpault résidait aussi dans ses prises de position. Le 28 août 1936, en pleine guerre civile d’Espagne, il prit position pour les républicains. Il demanda au Front Populaire de cesser d’observer sa neutralité « qui correspondrait à l’étranglement de la République Espagnole » et demandé la livraison de matériel et d’armes, « considérant que le peuple de France attend avec une grande anxiété que de telles mesures soient prises pour l’émancipation totale des travailleurs et l’écrasement du fascisme dans le monde ». Il fit par ailleurs préparer l’hébergement de refugiés à Bois d’Arcy. En 1938, il fit voter 200 francs pour l’achat d’une ambulance et de médicaments destinés à l’Espagne.

Le 5 octobre 1939, Il fut démis de ses fonctions de Maire et entra dans la Résistance. Arrêté deux fois, il fut fusillé le 15 décembre 1941 au Mont Valérien, en compagnie du député communiste Gabriel Péri. 


« Je meurs innocent et en brave » écrivait-il à son épouse la veille. Lorsqu’il demanda pourquoi on le fusillait, on lui répondit « que l’on savait que je n’avais rien fait mais que c’était comme otage ». 


Sa dernière phrase est accusatrice : « Remercie bien ceux qui sont un peu la cause de ma mort ; on pardonne aux lâches ». 


En 1944, le conseil « décide qu’un agrandissement de la photographie de M. Turpault, maire fusillé, sera exécuté et placé solennellement dans la salle des séances du conseil ». Le groupe scolaire et la route qui passe devant reçurent son nom. En 1945, le corps de M. Turpault fut inhumé au cimetière de Bois d’Arcy.