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La rigole des Clayes

“La Rigole” est un chemin qui traverse une bonne partie de la ville d'Ouest en Est. Son nom provient d’un ancien cours d'eau qui circule justement à cet emplacement.


La Rigole, dite aussi “Rigole des Clayes”, naît dans la forêt sur le territoire des Clayes-sous-bois. Elle traverse la plaine de la Croix-Bonnet, devient souterraine à l'angle sud-est du cimetière, longe les pavillons de la rue Jacques Cartier, passe sous le chemin de terre qui rejoint la rue Edouard-Vaillant, emprunte un tronçon de l'avenue Paul Vaillant-Couturier jusqu'au carrefour du Puits et de là suit le chemin dénommé actuellement la Rigole. Ensuite elle contourne le centre commercial et termine son cours à Saint-Cyr où, à l'origine, elle se déversait dans l'étang de Bois Robert actuellement disparu. Pour suivre ce tracé, il suffit d'une simple carte IGN au 1/25 000e.


Creusé sous Louis XIV, l'étang de Bois Robert était l'un des nombreux réservoirs permettant d'alimenter en eau les bassins du château de Versailles. Il était alors dénommé étang d'Arcy. Au XVIIIe siècle, cet étang fut complété à l'ouest par un second qui prit alors le nom d'étang d'Arcy. Asséché lui aussi, il se situait, non pas à l'emplacement du centre Leclerc comme on le croit souvent, mais dans l'ex-parc d'activités de Bois d'Arcy, actuellement sur le territoire de Montigny-le-Bretonneux, au sud du Bois Gazé et de l'Institut Aérotechnique. Après son assèchement, il a servi de champ de manoeuvres, avant de devenir le nœud routier que l'on connaît.


La Rigole des Clayes, comme l'indiquent les comptes des Bâtiments du Roi, remonte à 1678. Les tranchées sont creusées par Lambert, Billet et Guignard et plusieurs ponts sont construits par François Dreux et Gilbert Savion. Son élargissement est décidé dès 1679. Les premières bornes fleurdelysées sont posées dans le courant de la première année de l'établissement des eaux de Versailles, mais elles disparaissent rapidement. Aussi, en 1784, l'administration ordonne la levée d'un plan général du domaine dont le bornage est prescrit par décret du 29 prairial an 9. Les plans sont dressés en 1820, tandis que la fourniture des bornes est adjugée en 1822 au sieur Duval. Celles-ci sont livrées entre 1823 et 1825.

Elles sont posées à tous les angles de limite du domaine royal, la fleur de lys tournée vers la propriété domaniale, "avec en témoin en dessous, un morceau de tuile cassée en deux parties susceptibles d'être raccordées". Ces bornes de grès, d'un poids de 300 à 400 kg, mesurent environ un mètre de hauteur. Ce sont elles qu'on peut encore voir en place.


Dès sa construction, la surveillance et l'entretien de la rigole sont assurés par un "garde des étangs et rigoles". C'est un notable. L'un des premiers, sous Louis XIV, est François du Trivier, inhumé en 1705 dans l'église Saint-Gilles en présence d'une assistance nombreuse. Il est remplacé par Joseph Le Vasseur. Sous Louis XV, le garde est Pierre Noël Dablon. Son fils Jacques lui succède en 1767. À la fin du XIXe siècle, il s'agit de Gustave Rochard.

L'un de ses descendants possède actuellement un intéressant registre daté de 1900 dans lequel le garde note au jour le jour ses tournées. Il y constate en avril que les ponts de la rigole sont en mauvais état : "Les têtes de ponts sont tombées et les piédroits dessous les ponts sont aussi tombés".


Après la dernière guerre, la rigole devient un égout à ciel ouvert favorisant "l'éclosion des moustiques et la prolifération des rats". Le problème n'est pas nouveau puisqu'en 1880 un arrêté préfectoral y avait interdit "l'écoulement des eaux industrielles, de liquides insalubres, de jus de fumier, de vases et tout amas de matières animales ou végétales". Il faudra attendre les années 1960-70 pour qu'elle soit transformée en collecteur dans sa partie urbaine et couverte.

Les travaux menés ces dernières années ont permis d'aménager en surface un cheminement cycliste et piétonnier.

La rigole des Clayes

Une borne royale ornée d'un lys (datant de 1823) située en bordure de bois à la Croix-Bonnet.